13, love is all we need, quand de l’objet de la destruction naît l’amour

13, love is all we need, quand de l’objet de la destruction naît l’amour

Crédit photo : Jean Sentis

Tous les soirs à 20h35 à l’espace Roseau Teinturiers (relâches les mardis)

Pierre Azéma et Alex Metzinger adaptent dans 13 l’œuvre d’Erwan Larher Le Livre que je ne voulais pas écrire.
Le 13 novembre 2025, une date qui glace les mémoires de toutes et tous. Erwan est au Bataclan, il ne se rend pas tout de suite compte de ce qu’il est en train de vivre. Qu’est-ce qu’une bonne pensée dans ces moments d’horreur ? Doit-on penser à sa famille, ses amis, son/sa conjoint.e ? Erwan n’a pas pensé à tout cela. Écrivain, il part en quête de réponses à travers l’écriture de cet objet littéraire tant convoité. Ne pas surfer sur la vague marketing et capitaliste d’un simple témoignage, mais trouver un nouveau genre moins plaintif. Il va prendre conscience par sa guérison, que l’amour est le meilleur traitement du monde. 


Une pièce rock, qui ne va pas chercher le pathos, où musique et jeu se rencontrent. On retrouve Pauline Gardel à la musique qui accompagne avec brio Alex Metzinger. J’ai eu peur que le propos soit très dur à entendre pour nous spectateurs, et il s’avère qu’il est abordé avec beaucoup de justesse et de légèreté.


Une très jolie première en ce début de festival. J’ai eu néanmoins beaucoup de mal à rentrer dans la pièce. Un début compliqué avec beaucoup de personnages qui n’étaient pas forcément tenus. Une écriture complexe où le narrateur se mêle au témoignage poignant d’Erwan. Quelques très beaux tableaux, avec une création lumière et une scénographie magnifiques. Le moment où les comédiens se révèlent, c’est dans les moments de danse ou d’interaction. Ils forment un tout auquel le spectateur est particulièrement sensible.

13 est une très jolie pièce sur le rire, l’amour, l’amitié et le pardon. Le pardon et l’acceptation de soi et d’une situation. Elle parle de la peur, du temps qui panse les blessures et de libération par l’écriture.

Personnes photosensibles : stroboscopes

Embrasse-les tous, une pause de douceur et de volupté autour de Georges Brassens

Embrasse-les tous, une pause de douceur et de volupté autour de Georges Brassens

Crédit photo : Pedro Lombardi

Tous les jours à 11h10 au théâtre des Béliers (relâches les 12,19 et 26 juillet)


Nous voyageons à travers les souvenirs de Monsieur Félicien qui se remémore avec tendresse son premier amour : Marinette.

Les deux amoureux partent en vacances chez le cousin Jules et son amie Hélène, et c’est là que tout bascule. Une rencontre entre la ville et la campagne, deux couples qui s’opposent : convoitise, désirs naissants sur fond de chasse aux papillons…

“La poésie ça ne se fabrique pas.”


Création de Nicolas Lormeau, Embrasse-les tous, est un conte théâtral qui retraverse les textes de Georges Brassens. Un pari réussi pour la compagnie Sans soucis et notamment la metteuse en scène de cette pièce Mariline Gourdon Devaud. Véritable cheffe d’orchestre, elle dirige avec brio ses cinq comédiens, transcendés de douceur, qui chantent en harmonie au son des guitares. Une pièce en trois temps, où le passé et le futur se mêlent voluptueusement au présent sur la question de savoir aimer. Une mise en scène épurée, sans chichi. Une jolie scénographie, et des mécanismes ingénieux pour nous transporter d’un univers urbain à rural.

Nos deux comédiennes Anaïs Ancel et Camille Voitellier m’ont beaucoup touchée. On sent l’enfance dans leurs yeux, on vit l’amour avec leurs personnages. Ces cinq comédiens parlent juste avec un jeu sincère et vrai. Cette poésie et cette délicatesse chez chacun nous transporte dans une rêverie dont on ne veut pas sortir. J’ai passé 1h20 sur un petit nuage, sans même me soucier du temps qui passe tellement j’étais plongée dans cet univers.

Une très jolie parenthèse à s’offrir pour petits et grands. Un bonbon et futur coup de cœur des amoureux de Brassens !

Personnes photosensibles : stroboscopes